Réforme des retraite à l’italienne ? Non merci !
Réforme des retraite à l’italienne ? Non merci !
En 2010, le parlement italien a adopté une réforme des retraites aux conséquences catastrophiques pour les personnes qui allaient prendre leur retraite. L’âge ordinaire de la retraite a été très rapidement relevé et lié à l’espérance de vie moyenne : si cette dernière augmente pour les plus de 65 ans, cet âge augmente également, le parlement et le gouvernement italiens n’ayant pratiquement plus aucune marge de manœuvre ici. Et en 2013 et en 2016, le lien établi avec l’espérance de vie moyenne entraîna déjà un relèvement de l’âge de la retraite La prochaine étape est prévue pour 2019 : en l’espace de douze mois, l’âge de la retraite sera relevé de cinq mois. À partir de cette date, il sera de désormais de 67 ans pour les Italien(ne)s. Cela, sans qu’il soit tenu compte de la situation désastreuse dans laquelle se trouve le marché du travail dans ce pays, ni de l’espérance de vie différente selon le niveau de formation. S’il est vrai que ce relèvement radical de l’âge de la retraite suscite en ce moment une opposition au sein de la population, le parlement et le gouvernement ont les mains liées. Ils sont prisonniers de l’automatisme mis en place.
La Suisse pourrait aussi connaître pareil gâchis. S’il en va selon la volonté d’economiesuisse & Cie, notre AVS devrait également appliquer des règles de stabilisation. En effet, leur « plan B » prévoit une hausse automatique de l’âge de la retraite dépendant du niveau du fonds de compensation de l’AVS. Mais certaines interventions parlementaires prévoient aussi un lien avec l’espérance de vie. Ce qui est déjà réalité en Italie menace-t-il de le devenir aussi en Suisse ?
Mais heureusement que dans notre pays, les citoyen(ne)s peuvent mettre le holà à pareil non-sens. En disant deux fois OUI à la réforme « Prévoyance vieillesse 2020 » le 24 septembre, nous pouvons garantir un financement judicieux de l’AVS. Et faire par là obstacle à une hausse technocratique de l’âge de la retraite.
Doris Bianchi, secrétaire dirigeante de l’USS, responsable du dossier de la prévoyance vieillesse